Trimestre : automne 2017
Professeurs : Marie-Hélène Benoit-Otis et Kimberley White
Comment étudier la musique populaire du passé? Qu’est-ce qui, avant le XXe siècle, rendait une musique « populaire » : était-ce le genre auquel elle appartenait, le lieu dans lequel elle était entendue, le public qu’elle rejoignait, son degré d’accessibilité?
Dans le cadre de ce séminaire, nous nous interrogerons sur la définition de la musique populaire au XIXe siècle, d’abord sous un angle théorique et analytique, puis par le biais d’une série d’études de cas. Nous aborderons une grande variété de genres populaires (romance, chanson, danse sociale, vaudeville, opérette, music-hall), ainsi que l’histoire et le développement de l’industrie du divertissement populaire (salles de concert, publications, lois relatives au copyright, réseaux artistiques et commerciaux, technologies, etc.). Nous explorerons les frontières entre le populaire et le « savant », d’une part en analysant des parodies, satires et arrangements populaires d’œuvres lyriques et orchestrales savantes, et d’autre part en étudiant les points d’intersection entre les domaines du populaire et du savant (en portant une attention spéciale à la circulation du répertoire, des acteurs et des musiciens entre la scène populaire et la scène savante).
Le séminaire s’intéressera tout particulièrement à la collection de partitions de musique en feuilles publiées en France au XIXe siècle qui est actuellement conservée à l’Université McGill, et qui rassemble une grande variété de genres populaires, de l’arrangement d’opéra à la chanson de café-concert; cette collection offre une occasion unique d’étudier à la fois les partitions, l’iconographie et l’interprétation de différents genres, ainsi que d’examiner de plus près les questions de la diffusion et de la circulation de la musique populaire. Enfin, nous nous interrogerons sur le rôle qu’a joué la scène populaire dans l’établissement du répertoire « savant » tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Ce séminaire s’adresse aussi bien aux interprètes et aux compositeurs qu’aux musicologues; il vise à explorer un répertoire inédit sous différents angles, aussi bien théoriques que pratiques (par le biais, par exemple, de récitals commentés et/ou de la préparation de nouveaux arrangements permettant d’interpréter des pièces peu connues).