Serge Cardinal. Strasbourg : Presses universitaires de Strasbourg, 2018.
Que peut-on gagner à faire de John Wayne un ornithologue ? Que peut-on découvrir dans le chant élégiaque des vaqueiros du Sertão qui concernerait le cinéma ? Quelle peut être la motivation d’un chercheur faisant du comique phono-musico-visuel de Jerry Lewis l’efficace reprise de la théorie critique pratiquée par T. W. Adorno ? Et qui, à l’exception de Stanley Cavell peut-être, peut prendre au sérieux la proposition suivante : par sa puissance propre d’articulation de la musique et de l’espace filmique, Gene Kelly pose le double problème du scepticisme cognitif et éthique ? Qui encore peut découvrir dans les utopies musicales de l’art radiophonique les lieux d’une réflexion sur l’expérience esthétique, éthique et politique au cinéma ?
Que veut-il celui qui attend de l’analyse d’un film qu’elle tire des leçons de l’interprétation musicale et devienne épellation mimétique ?
En mobilisant tour à tour un film d’Howard Hawks, un documentaire de Marilia Rocha, le corps de Jerry Lewis, Brigadoon de Vincente Minelli, le paysage sonore de la radio, la musique dans Mauvais sang de Leos Carax, enfin La mort de Molière de Robert Wilson, Serge Cardinal élabore le concept de musicalité du cinéma.
Serge Cardinal est professeur agrégé de cinéma et codirecteur du laboratoire de recherche-création au au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal. Il est également membre régulier de l’OICRM.