Pour commémorer le 50e anniversaire de décès d’Igor Stravinski (1882-1971)
Comité organisateur
François de Médicis
professeur titulaire, Faculté de musique de l’Université de Montréal
Danick Trottier
Professeur agrégé, Département de musique, Université du Québec à Montréal
Comité scientifique
Yves Balmer (CNSMDP)
Jonathan Cross (Oxford)
Michel Duchesneau (UdeM)
Valérie Dufour (ULB)
Marina Frolova-Walker (Cambridge)
Steven Huebner (McGill)
Hervé Lacombe (Rennes 2)
Tamara Levitz (UCLA)
Massimiliano Locanto (Salerno)
Mark McFarland (Georgia)
François de Médicis (UdeM)
Simon Morrison (Princeton)
Dorothea Redepenning (Heidelberg)
Svetlana Savenko (Moscou)
Danick Trottier (UQAM)
Colloque subventionné par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH)
Subvention Connexion
APPEL À COMMUNICATIONS
Pour commémorer le 50e anniversaire de décès d’Igor Stravinski (1882-1971), l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM) organise un colloque international dans le cadre des activités de l’Équipe musique en France aux XIXe et XXe siècles : Discours et idéologies (ÉMF) du Laboratoire musique, histoire et société (LMHS).
Contexte
La trajectoire musicale de Stravinski est intimement liée à la France, le pays où sa carrière connaît un fulgurant essor avec les Ballets russes, l’espace culturel qui sert de caisse de résonance pour répercuter sa renommée à travers le monde, le sol où il s’établit de façon intermittente puis permanente jusqu’à son départ pour la Californie. L’œuvre du compositeur se situe au cœur des développements stylistiques, esthétiques et culturels de la musique française du premier tiers du XXe siècle, avec l’explosion du primitivisme, les coups de boutoir de l’avant-garde, le retour à l’ordre du néoclassicisme. Mais sa présence s’y maintient pour le reste du siècle, bien que dans une position plus périphérique, avec un ralliement remarqué et très personnel au sérialisme, et par-delà sa mort, une influence encore perceptible sur les nouveaux courants. De telle sorte que l’œuvre et la personnalité de Stravinski constituent l’une des pierres d’assise de l’histoire musicale de la France du XXe siècle, et qu’il est difficile de les ignorer dès lors qu’on aborde les figures marquantes de la vie musicale de cette époque, comme Debussy, Satie, Ravel, Boulanger, Milhaud, Poulenc, Monteux, Messiaen, Boulez, Boucourechliev, ou celles du milieu artistique comme Nijinski, Chanel, Cocteau, Picasso, Gide, Massine, Valéry ou Balanchine.
Fameux pour les nombreuses ruptures et pirouettes qui ont secoué ses professions de foi esthétiques, ses efforts pour concilier dans son œuvre les tendances et les styles les plus hétéroclites, un enracinement dans un folklore national russe ou l’aspiration à un classicisme intemporel, la réappropriation du passé ou le défrichage de nouveaux territoires, Stravinski s’est vu reprocher sa kleptomanie ou sa palinodie, suscitant autant l’admiration que l’exaspération. Cela est particulièrement clair dans l’espace culturel et médiatique français où il n’a cessé de jouer sur plusieurs tableaux à la fois, semant la perplexité ou s’attirant les foudres de musiciens et commentateurs comme Koechlin, Vuillermoz, Prunières, Schloezer, Leibowitz ou Schaeffner.
Au moment où la redécouverte et la création (2016) du Chant funèbre nous rappelle la vitalité réjuvénatrice de l’héritage musical de Stravinski, et pour commémorer le 50eanniversaire de son décès (avril 2021), ce colloque fournit l’occasion de réactualiser notre regard sur l’homme et sur son œuvre dans la France du XXe siècle. Après le foisonnement qu’ont connu les études stravinskiennes dans les dernières décennies du XXe siècle (Berger, Cone, Craft, Pasler, Taruskin, Van den Toorn, Straus, Walsh, Carr et bien d’autres), l’aube du nouveau millénaire a continué d’enrichir notre perspective sur le compositeur, notamment en ce qui concerne son écriture et l’histoire culturelle où s’inscrivent ses œuvres. Par la visière de l’activité et de l’héritage stravinskiens dans le contexte français, le colloque permettra donc d’approfondir davantage les axes de recherche actuels et de concevoir de nouveaux foyers d’investigation. C’est à cette tâche que les organisateurs de cet événement convient à la fois les spécialistes des études stravinskiennes et les chercheurs et musiciens dont les travaux portent sur l’intersection de la figure de Stravinski et de l’espace de l’Hexagone.
Les thèmes du colloque
Le colloque organisé par l’OICRM prendra la mesure des développements récents des études portant sur Stravinski en contexte français et explorera les nouvelles perspectives qu’elles ouvrent sur la connaissance de l’héritage du compositeur, en abordant des thèmes tels que :
- La spécificité et l’originalité des œuvres de Stravinski créées en France
- L’influence stylistique de Stravinski en France, d’hier à aujourd’hui (primitivisme, néoclassicisme, jazz, sérialisme, etc.)
- Les rapports de l’esthétique de Stravinski avec la littérature et les arts de son époque en France
- Stravinski et les Ballets russes
- Les avant-gardes en France et leurs rapports à l’héritage de Stravinski
- L’interprétation de la musique de Stravinski
- Les exégètes de Stravinski en France
- Réception des œuvres de Stravinski (écrites en France ou à l’étranger) dans la presse française
- La place de la musique de Stravinski dans l’enseignement musical en France
- Commémoration de Stravinski dans l’espace culturel français
- Les réseaux d’amitié à la personne de Stravinski et les réseaux de solidarité à son œuvre en France
- Les mises en scène de l’œuvre de Stravinski sur les scènes françaises et dans la diffusion numérique
- L’actualisation de l’œuvre de Stravinski dans la vie musicale française
Présentation des propositions
Les propositions doivent être soumises en remplissant le formulaire disponible à l’adresse suivante : https://forms.gle/KDVEUW229XjnbB689. Les langues du colloque sont le français et l’anglais (la langue utilisé pour la rédaction de la proposition doit être la langue de présentation).
Le résumé de la conférence doit avoir une longueur minimale de 750 mots et maximale de 1 000 mots. Le résumé doit être divisé en trois parties : 1) sujet (thématique(s) abordée(s)); 2) méthodologie de recherche et 3) résultats. Le texte soumis doit impérativement être accompagné d’un résumé abrégé (150 mots), d’une bibliographie sélective et d’une courte notice biographique de l’auteur (ou des deux premiers auteurs s’il y en a plus que deux). La durée des conférences est fixée à 20 minutes.
Les résumés seront évalués de manière anonyme par un jury constitué d’experts internationaux.
La date limite de dépôt des propositions est le 31 janvier 2020. Les communications feront l’objet d’une publication, soit dans un numéro de revue, soit dans un collectif.
Quatre bourses de déplacement offertes par l’OICRM (500$ chacune) seront remises aux quatre meilleures candidatures étudiantes (hors Montréal).