Le 11 novembre prochain à 13h au local B-521 de la Faculté de musique de l’UdeM, Jean-Yves Bosseur présentera la conférence de prestige « Les partitions graphiques ».
Résumé de la présentation :
À partir du début des années 1950, plusieurs compositeurs estiment volontiers que, plutôt que de s’efforcer de « conserver » les caractéristiques d’une œuvre, ce dont peuvent se charger aujourd’hui les moyens de reproduction mécanique, plus minutieusement que tout système de notation, celle-ci devrait constituer un catalyseur pour le jeu musical. Et c’est pourquoi certains compositeurs ont pu se sentir plus proches, dans leur travail de notation et de communication avec les interprètes, des pratiques de la Renaissance ou de l’ère baroque que de celle du romantisme, qui tend à sacraliser la création du compositeur. Outre les notations qui prolongent, complètent le système existant, d’autres tendent plutôt à remettre en cause la nature de la relation de l’interprète au texte écrit et se posent ainsi comme délibérément subversives vis-à-vis des règles admises ; par leur intermédiaire, le compositeur cherchera parfois à abolir la hiérarchie, ou la coupure, entre amateur et professionnel, entre créateur et exécutant, voire les scissions entre les diverses disciplines artistiques. Se sont notamment illustrés dans ce domaine Earle Brown, John Cage, Morton Feldman, Christian Wolff, Silvano Bussotti, Cornelius Cardew, André Boucourechliev ainsi que des artistes plasticiens comme Tom Phillips, Félix Rozen…