La Société française d’analyse musicale (SFAM) et l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM) proposent conjointement leur deuxième rencontre franco-québécoise d’analyse musicale. L’activité se tiendra en mode virtuel, sur Zoom, le vendredi 5 mars prochain ; le lien d’invitation pour la réunion sera transmis la veille de la rencontre.
Présidée par Claude Abromont, elle portera sur l’enseignement de l’analyse et comportera trois brèves interventions, chacune suivie d’une discussion collective. Trois angles thématiques principaux et trois témoignages seront ainsi présentés par les intervenants sur fond de retour d’expérience : les défis pédagogiques, les approches théoriques et la question des cours de culture musicale dans les conservatoires.
Cette rencontre vise à créer un espace de discussion, confronter les idées et faire le point sur les enjeux de cet enseignement dans un contexte où la pertinence de l’analyse peut être remise en question, non seulement par les étudiants mais aussi par les institutions. Comment tenir compte de la réalité musicale post-moderne où s’estompent les frontières entre les styles, où les canons sont remis en cause, en même temps que se réalisent de prodigieuses avancées dans la recherche ? La réflexion commune ainsi amorcée sera, nous l’espérons, fructueuse et pleine de perspectives.
La séance s’achèvera sur la remise des Prix 2020 du concours d’articles de la SFAM et la revue Musurgia avec la participation de Jean-Jacques Nattiez (Prix Jean-Jacques Nattiez – Prix SFAM-Musurgia)
Modalités d’inscription :
Pour vous inscrire, veuillez, s’il vous plaît, envoyer un courriel à l’adresse suivante : florence.leyssieux@umontreal.ca en indiquant vos nom et prénom, votre adresse courriel ainsi que votre affiliation (membre SFAM, OICRM ou étudiant).
La date limite pour l’inscription est le mardi 2 mars 2021 à 23 h (heure du Québec).
À propos des interventions :
Sylveline Bourion : enseigner l’analyse dans une université québécoise
Enseigner l’analyse en 2021 repose initialement sur une victoire contre la réticence que les étudiants éprouvent, de manière générale, pour cette discipline. Dès lors se pose la question de l’organisation du parcours pédagogique, non seulement en termes d’efficacité dans l’enseignement, mais également de motivation. Mon propos abordera les divers problèmes que j’ai rencontrés en la matière, ainsi que les pistes de solutions que j’ai mises en place, autant dans l’élaboration du parcours de la matière que de la présentation et des travaux exigés dans ma classe d’analyse.
Sylveline Bourion poursuit une activité de recherche et d’enseignement en analyse musicale, à titre de professeur agrégé à la faculté de musique de l’Université de Montréal. Elle a publié une étude stylistique de Debussy (Le Style de Claude Debussy, Vrin, 2011) ; est également à paraître un volume didactique d’analyse classique (Analyser le langage tonal, Vrin, à paraître). Elle enseigne l’analyse formelle et harmonique aux étudiants du premier cycle universitaire.
Nicolas Gilbert : le renouvellement des méthodes
Cette intervention porte sur les approches méthodologiques préconisées dans l’enseignement de l’analyse musicale au Conservatoire de musique de Montréal. Il sera notamment question de la théorie des fonctions formelles développée par William Caplin et de son application au-delà du répertoire de la période classique. Nous discuterons de quelques notions analytiques développées par William Caplin qui ont le potentiel de s’intégrer à la pratique musicale des interprètes et compositeurs en formation.
Nicolas Gilbert est un compositeur montréalais né en 1979. Il a étudié la composition et l’analyse au Conservatoire de musique de Montréal, auprès de Michel Gonneville et de Serge Provost, ainsi qu’à l’université McGill, auprès de John Rea. Son catalogue comprend une quarantaine d’œuvres de musique de chambre, de musique vocale et de musique orchestrale. Parmi les interprètes de sa musique, mentionnons l’Orchestre symphonique de Montréal et l’Orchestre symphonique de Vancouver. Nicolas Gilbert est professeur de composition et d’analyse au Conservatoire de musique de Montréal.
Étienne Kippelen : La culture musicale dans les conservatoires français, une discipline à la croisée des chemins.
Depuis plusieurs années, les habituels libellés de « classe d’analyse » ou de « classe d’histoire de la musique » tendent à être dépassés dans les conservatoires départementaux et régionaux français par la « culture musicale. La création ex nihilo en 2017 d’une demi-classe de culture musicale au CRR d’Aix-en-Provence a induit des enjeux pédagogiques spécifiques. En trois UV d’une année chacune, il s’agit de transmettre aux jeunes instrumentistes en DEM des réflexions à la croisée entre histoire, analyse et esthétique musicales, afin de leur donner quelques clefs de compréhension des œuvres. Cette démarche sera illustrée par l’étude de la Mazurka opus 17 n° 4 de Chopin, réalisée en cours d’UV 2. Nous proposerons une approche réunissant toutes les disciplines traditionnelles de la culture musicale.
Lauréat des CNSMD de Paris et de Lyon, Etienne Kippelen est maître de conférences à l’Université d’Aix-Marseille et professeur de culture musicale et de composition au Conservatoire d’Aix-en-Provence. Auteur de plusieurs ouvrages sur la mélodie, l’humour musical et les interférences entre chanson et musique contemporaine, il dirige la revue Euterpe, consacrée à l’étude de la musique française de 1870 à nos jours. Ses recherches se situent au croisement des approches esthétiques, analytiques et anthropologiques des musiques savantes et populaires de la fin du XIXe siècle aux répertoires de notre temps. Son doctorat, sous la direction de François Decarsin, a obtenu le Prix de thèse 2013 de l’Université d’Aix-Marseille.
5 mars 2021, 17 h – 19 h 30 (France)/11 h – 13 h 30 (Québec)