Au XXe siècle, des années vingt aux années cinquante, l’opéra apparaît comme un genre en crise dont la mort est déjà proclamée. Si le déploiement des Ballets russes puis des Ballets suédois a ouvert, en France, une voie de substitution pour développer de nouveaux modes de collaboration entre la musique et la scène, on connaît mal les possibilités alors offertes par le théâtre que l’autorité récente du metteur en scène a profondément renouvelé.
De même, deux nouveaux médias, le cinéma et la radio, donnent aux compositeurs l’opportunité de modes de collaboration inédits qui paraissent promis à un grand avenir.
Contre l’image traditionnelle qui considère les genres de la musique de scène, de la musique de film et de la musique radiophonique comme de simples activités lucratives, surtout dans une période de crise économique, cet ouvrage montre comment ils ont suscité l’intérêt, voire l’enthousiasme, des compositeurs, ouvrant un nouvel espace de création et d’expérimentation entre la musique et les autres arts, dont les conséquences ne sont pas simplement esthétiques, mais aussi sociales et politiques. À travers les différents articles ici réunis, principalement consacrés au monde francophone, c’est un regard neuf qui est porté sur la musique de cette époque.