Les 2, 5, 6 et 9 novembre 2015, Faculté de musique, Université de Montréal
Co-organiées par l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), sous la responsabilité des professeurs Flavia Gervasi, Jonathan Goldman et de la Faculté de musique de l’Université de Montréal. Avec le soutien de Jean-Jacques Nattiez, musicologue, professeur émérite, Officier de l’Ordre du Canada et chevalier de l’Ordre du Québec, chevalier des Arts et des Lettres (France)
Invité d’honneur : Christophe Pirenne
Christophe Pirenne enseigne l’histoire de la musique et les politiques culturelles à l’Université de Liège. Il a d’abord travaillé sur le rock dit « progressif », abordé dans sa thèse de doctorat et qui a donné lieu au livre Le rock « progressif » anglais (1966 à 1977) (Honoré Champion, 2005). Il a également étudié le rock dit « cosmique » au Forschungszentrum Populäre Musik de l’Université Von Humboldt (Berlin). Il vient de publier une vaste synthèse de l’histoire du rock (Fayard, 2011). Dans le domaine des politiques culturelles, il travaille plus particulièrement sur la notion de bassin culturel.
Lundi 2 novembre 2015, salle B-421, 9h00 – 12h00, dans le cadre du cours d’Histoire de la musique populaire anglophone (MUL 1125)
La longue traîne du psychédélisme (1969-1976)
Après la fin brutale des utopies développées par les hippies, le rock va peu à peu se morceller. Aucun artiste, aucun genre ne reprend la vision du monde holistique qui avait prévalu. Au contraire, les nouveaux genres vont chacun donner l’impression de se focaliser sur une facette seulement de l’univers psychédélique!: le rock progressif défendra la virtuosité et la légitimité des musiques populaires, le glam rock reprendra à son compte les aspects flamboyants du psychédélisme tandis que le hard rock optera pour une approche dépolitisée.
Jeudi 5 novembre 2015, salle B-421, 9h00 – 12h00, dans le cadre du séminaire de recherche (MUL 6215) et du cours d’introduction à la musicologie (MUL 1134)
Étudier les musiques populaires
La musicologie des musiques populaires est une discipline plutôt récente. Sociologues, historiens de la culture, spécialistes des technologies ont en effet généralement précédé les musicologues dans un champ que ceux-ci ont longtemps considéré avec mépris. On envisagera les enjeux de cette historiographie sur le développement des méthodes disciplinaires, tout en prenant en compte le fait que l’œuvre musicale ne détient pas le monopole de sa signification, mais la partage le cadre dans lequel elle est jouée. Ce qui va nous intéresser, c’est donc la capacité qu’ont les musiques populaires à agir comme symptôme de toute une gamme de problèmes contemporains.
Vendredi 6 novembre 2015, salle B-484, 16h30 – 18h00, conférence ouverte au grand public
All things must pass. Vies et morts des genres du rock
Interrogé sur la mort du jazz, Franck Zappa répondit par un de ces aphorismes dont il avait le secret: « non, mais il a une drôle d’odeur ». Quelle est au début du XXIe siècle l’odeur du rock? Tandis que certains s’émerveillent de sa fragrance toujours suaves, certains Cassandres la décrivent comme faisandée depuis des décennies. Au départ de témoignages et d’exemples, on envisagera le destin de certains genres en montrant comment les popular music studies nous aident aujourd’hui à mieux positionner l’évolution du rock parmi les théories historiques et culturelles.
Lundi 9 novembre 2015, salle B-421, 9h00-12h00, dans le cadre du cours d’Histoire de la musique populaire anglophone (MUL 1125)
La rage et la danse (1976-1981)
Jusqu’au milieu des années 1970, l’histoire du rock est déterministe. Pour les observateurs les plus avisés, elle évolue d’une enfance canaille (le Rock and Roll) vers une adolescence tumultueuse (le Blues Rock) avant de s’assagir face aux responsabilités de la vie (le Rock Progressif). Mais en 1976-77, des changements brutaux apparaissent, montrant que l’histoire peut suivre d’autres voies. Le Punk et dans une moindre mesure, le Pub Rock et la musique industrielle, vont tenter de faire table rase de l’histoire tandis que le Disco, le Heavy Metal et l’Adult Oriented Rock optent pour des voies plus strictement hédonistes.