Séminaire de musicologie de la performance

Dans le cadre de son séminaire « Musicologie de la performance » organisé avec le soutien de l’OICRM à la Faculté de musique de l’Université de Montréal, le professeur Sylvain Caron a le plaisir d’accueillir une série de conférencières et conférenciers pour parler de leurs recherches gravitant autour des thèmes du cours.

Horaire : jeudi 13h, hiver 2021, En ligne via la plateforme Zoom.

Inscription obligatoire auprès de Mélissa Tremblay qui vous enverra les codes de branchement et les documents afférent au melissa.tremblay.7@umontreal.ca.

Descriptif général du séminaire
MUL 6251 – Musicologie de la performance, hiver 2021

Ce séminaire est organisé avec le soutien de l’OICRM dans le cadre de son axe 1 : « Pratiques musicales : étude et création ». Il vise l’interprétation à la fois comme objet d’étude et comme expérience subjective pouvant devenir source de connaissance. Il postule que l’interprète génère des types de savoirs particuliers, et donne des outils pour les organiser conceptuellement, les nourrir par les recherches récentes et les transmettre. Tout en dressant un panorama assez complet de différentes manières d’étudier l’interprétation (cadre théorique, méthodologie scientifique), le séminaire offre un contenu modulé selon les sujets de recherche des étudiants inscrits. Toute personne intéressée à approfondir les théories et méthodes liées à la performance est cordialement invité à assister à l’une ou l’autre des séances. Les invité-es seront annoncé-es environ une semaine à l’avance.

Jeudi 14 janvier 2021, 13h
« L’interprète créateur : Théories et méthodes »
Isabelle Héroux, UQAM

La réalisation d’une interprétation est issue d’un processus de création propre à chaque musicien qui est difficile à observer. Alors, comment l’étudier? C’est à partir de cette question qu’un projet de recherche-création visant le développement méthodologique (Héroux & Fortier 2014), qu’une étude de cas multiple (Héroux 2016, Héroux 2018) puis qu’une recherche empirique avec 90 participants sont nés (Héroux 2020). Cette présentation illustre comment le passage d’un type de recherche à un autre autour des mêmes questions a favorisé le développement de connaissances d’ordre méthodologique, permis une meilleure compréhension du processus de création d’une interprétation musicale par des musiciens experts et de mesurer l’impact des éléments extras musicaux dans l’expressivité du jeu des interprètes.

Isabelle Héroux est professeure titulaire au Département de musique de l’UQAM où elle enseigne la guitare et la pédagogie musicale. Possédant une double formation, soit en interprétation de la guitare (Diplôme de concertiste, École Normale de musique de Paris et 1er Prix, Conservatoire de musique de Montréal) et en éducation musicale (Ph. D. Université Laval), elle est active comme concertiste, pédagogue et chercheuse. En plus d’être membre de l’OICRM-UQAM, Isabelle Héroux est membre Groupe de recherche interdisciplinaire sur les arts vivants (GRIAV), du laboratoire de recherche en enseignement de la musique de l’UQAM (LAREM) ainsi que du Laboratoire de recherche en formation auditive et en didactique instrumentale (LaRFADI). Ses intérêts de recherche portent sur la pédagogie et la didactique de la guitare, l’enseignement de la musique en milieu scolaire, le développement de matériel pédagogique, la psychologie cognitive ainsi que la recherche-création en interprétation, plus particulièrement es processus créatifs à l’œuvre dans le travail d’interprétation.

Jeudi 21 janvier 2021, 13h
« Performance scénique et interface gestuelle : la quête de l’expressivité »
Barah Héon-Morissette

Pour le musicien issu d’une formation classique d’un instrument acoustique, choisir d’orienter sa pratique vers une interface gestuelle est un acte résultant d’une réflexion, d’une recherche approfondie. Bien que les technologies numériques se soient démocratisées au cours des deux dernières décennies, l’accessibilité aux instruments audionumériques n’est pas aisée et demande l’acquisition de nouvelles compétences. À travers mon parcours de praticienne et chercheuse, j’aborderai les enjeux liés à la performance scénique avec les interfaces gestuelles dont l’ergonomie, l’acquisition et la maîtrise du geste, l’expressivité.

Biographie

La percussionniste et artiste transdisciplinaire Barah Héon-Morissette œuvre à la fois sur la scène musicale contemporaine et dans les milieux de diffusion en arts visuels. Dotée d’une grande versatilité, tant par l’«orchestre » des instruments de percussion et des interfaces gestuelles dont elle joue que par le répertoire constamment augmenté d’œuvres nouvelles, elle participe à une diversité de projets artistiques. Depuis 1998, elle collabore avec des artistes en art visuel produisant des créations sonores qui ont été présentées au Canada, en Europe et en Asie. Barah Héon-Morissette est titulaire d’une maîtrise de l’Université de Montréal en interprétation avec une spécialisation en musique contemporaine sous la direction de Julien Grégoire et Lorraine Vaillancourt. En 2005, elle fonde In Extensio, un ensemble à géométrie variable en musique de création. En janvier 2021, elle est nommée co-directrice artistique du Moulin à Musique qui crée, produit et diffuse des spectacles musicaux dédiés au jeune public à des fins artistiques, éducatives et sociales. Boursière du Fonds de recherche sur la société et la culture (FQRSC), Barah Héon-Morissette est titulaire d’un doctorat en Composition et création sonore de l’Université de Montréal dans le cadre duquel elle a développé un langage gestuel avec un système interactif de captation du mouvement en vision par ordinateur, le SICMAP avec lequel elle crée et performe. Barah Héon-Morissette est chargée de cours à l’Université de Montréal, à l’Université du Québec à Chicoutimi et au Cégep de Trois-Rivières. Elle enseigne aussi depuis plus de 15 ans à l’École des jeunes de la Faculté de musique de l’Université de Montréal.

Jeudi 28 janvier 2021, 13h
« La création sonore en interprétation : du geste au timbre »
Caroline Traube, Université de Montréal

Les techniques d’enregistrement sonore, les outils d’analyse acoustique, les algorithmes de recherche d’information musicale, ainsi les technologies de captation du mouvement permettent aujourd’hui d’étudier le phénomène a priori intangible de l’interprétation musicale, dans ses dimensions gestuelle, acoustique et perceptive. Munis de ces nouveaux outils, les musicologues de la performance peuvent rendre compte du savoir-faire et de la créativité de l’interprète musical. L’apprentissage des outils numériques et des méthodes de recherche expérimentales enrichissent ainsi la formation des musicologues mais aussi des interprètes-chercheurs, en leur permettant dans un premier temps de prendre conscience des potentialités de ces outils de recherche et d’établir un vocabulaire et un espace conceptuel sur la base desquels des projets collaboratifs et interdisciplinaires peuvent s’élaborer et se construire. Dans un second temps, la fertilisation croisée de ces différentes disciplines permet l’exploration de questions de recherche jusqu’alors inexplorées et l’émergence de méthodes de recherche adaptées à l’objet d’étude complexe et multimodal qu’est le phénomène de l’interprétation musicale. 

Au cours de cet exposé sera présentée l’approche adoptée au sein du Laboratoire de recherche sur le geste musicien (LRGM) pour l’étude interdisciplinaire et multimodale de la création sonore en interprétation. Cette approche comprend 4 perspectives complémentaires, du geste au timbre : (1) analyse biomécanique du geste instrumental selon différents paramètres et modes de jeux, (2) analyse acoustique du comportement des instruments de musique sous l’effet de ces gestes, (3) analyse des descripteurs acoustiques des sons produits par l’instrument, (4) analyse perceptive et psycholinguistique de la riche palette de nuances timbrales à la disposition de l’interprète. 

Seront également présentés différents projets de recherche réalisés selon cette approche, en collaboration avec des interprètes (guitaristes et pianistes) et sur la base de leur savoir expérientiel. Ces projets illustreront comment les interprètes contribuent à une dialectique nécessaire avec le milieu scientifique, en redéfinissant les objets et les problématiques de recherche, et en participant de façon active à la conception de protocoles de recherche expérimentaux ainsi qu’à l’analyse de données collectées.

Caroline Traube est professeure agrégée à la Faculté de musique de l’Université de Montréal où elle enseigne et mène des recherches dans les domaine de l’acoustique musicale, la psychoacoustique, la musicologie expérimentale ainsi que l’étude de la performance musicale (instrumentale et numérique). Sa formation comprend les technologies de la musique (PhD, U. McGill), le génie électrique (Eng., U. Stanford; Ir. Polytech Mons, Belgique) ainsi que le piano et la composition électroacoustique. Initiatrice des programmes en musiques numériques à l’U. de Montréal, elle travaille activement à la mise en œuvre de l’interdisciplinarité et à l’intersectorialité en sciences et technologies de la musique, et au transfert des connaissances entre les milieux scientifiques et artistiques. Elle est membre des trois centres de recherche en musique basés à Montréal – OICRM, CIRMMT, BRAMS. Au sein du Laboratoire de recherche sur le geste musicien (LRGM) qu’elle dirige, ses recherches se consacrent au phénomène de la production et de la perception multimodale du timbre instrumental, à la modélisation du geste pianistique (en collaboration avec l’École de kinésiologie), ainsi qu’à l’orchestration et sa réalisation par les interprètes, notamment dans le cadre du partenariat de recherche international CRSH ACTOR.

Jeudi 18 février 2021, 13h
« Perception de la hauteur sonore et utilisation de l’intonation comme moyen expressif dans le jeu du quatuor à cordes »
Mattia Berrini

Dans le monde occidental, la plupart des instruments à intonation fixe (piano, harpe et guitare, par exemple) sont accordés au tempérament égal, selon une échelle qui divise l’octave en 12 demi-tons logarithmiquement égaux. Par contre, les instruments à cordes offrent la possibilité de modifier l’intonation de n’importe quelle note selon le contexte harmonique. Pendant les différentes étapes de l’apprentissage tout comme dans la pratique quotidienne, à tous les niveaux, la difficulté d’apprendre à jouer des notes justes est compensée par la possibilité d’aller au-delà du simple concept de « jouer correctement ». Les cordes disposent ainsi d’un moyen expressif supplémentaire, par rapport aux instruments à intonation fixe. Cette présentation abordera ainsi l’énigme de l’intonation dans le jeu du quatuor à cordes, avec ses possibles solutions, et son utilisation en tant que moyen expressif. Sur la base des notions théoriques reliées aux aspects de la perception sonore (seuil différentiel de fréquence, consonance/dissonance) et d’une synthèse d’études visant à explorer les choix d’intonation par les musiciens, je présenterai une recherche exploratoire basée sur l’analyse d’enregistrements, faits par différents quatuors, d’un passage emblématique du répertoire.

Biographie

Originaire de Milan en Italie, Mattia Berrini a étudié avec Fulvio Luciani, premier violon du Quartetto Borciani.  Au cours des années, Mattia a travaillé avec plusieurs orchestres en Europe, au Canada et en Amérique du Sud, tels que la United Europe Chamber Orchestra, l’Orchestre Baroque de Cremone, l’Orchestre du Festival de Rio de Janeiro, l’Orchestre Symphonique de Trois-Rivières, Alberta Symphony Orchestra, l’Orchestre Symphonique de Laval et l’Orchestre Milano Classica. Passionné de musique de chambre, il s’est produit des deux côtés de l’Atlantique dans le cadre de festivals et de séries de concerts tels que QuartetFestWest et New Music Edmonton au Canada, Musica in Cripta et Artemusica en Italie. Mattia a aussi participé à des classes de maître et ateliers avec des artistes importants tels que Eyal Kless, Andrew Dewis, Pamela Frank, Lin He et Robert Cohen. Mattia est membre du Vaughan String Quartet depuis 2013. Avec cet ensemble, il a été artiste résident au Centre des Arts de Banff et il a participé au St.Lawrence Chamber Music Festival à l’université Stanford. Le Vaughan String Quartet s’est produit en concert à Calgary, Toronto, Los Angeles, New York, en Italie et au Festival de Belfort en France. Mattia est aussi titulaire d’une maîtrise en biologie et travaille à temps partiel comme coordonnateur de laboratoire en sciences de la communication vocale et otolaryngologie à l’Université McGill. Il a reçu plusieurs subventions et bourses par l’Edmonton Arts Council, l’Alberta Foundation for the Arts et le Fonds de recherche du Québec – Société et Culture (bourse d’études de doctorat pour la réintégration à la recherche). 

Jeudi 25 février 2021, 13h
« Publics de la musique : recherche et médiation »
Irina Kirchberg et Michel Duchesneau

L’étude des publics de la musique peut prendre de multiples formes. Histoire, sociologie, économie pour ne citer que ces trois disciplines permettent d’aborder la question des publics de manières différentes, mais cependant complémentaires. Lorsqu’on s’attache à comprendre les mécanismes qui régissent la relation entre les musiciens et les publics, où que l’on s’interroge sur les habitudes et modes de consommation de la musique, on est rapidement confronté à une difficulté fondamentale, celle de définir ce qui guide les publics de la musique sans être biaisé par sa propre posture. Si dans le milieu musical on a longtemps parlé de « développement » des publics – dans une dynamique de rapprochement économique entre institutions musicales et publics, une nouvelle manière de penser la relation avec les publics a fait son apparition depuis une vingtaine d’années, la médiation de la musique.

Cette présentation sera l’occasion dans un premier temps de poser quelques jalons à propos de la recherche sur les publics de la musique. Partant d’enquêtes récentes menées sur le territoire montréalais, la seconde partie consacrée à la médiation de la musique permettra de répondre à ces questions : Quels sont les objectifs assignés à la médiation culturelle dans les organismes de production et de diffusion de la musique au Québec? Quelles formes prennent ces activités? Artistes, musicologues, éducateur-trices ou médiateur-trices, qui sont les acteur-trices impliqué-es dans de telles actions? 

Biographies

Musicologue et sociologue, Irina Kirchberg est professeure invitée à l’université de Montréal où elle co-dirige le DESS en médiation de la musique. Elle a réalisé pour le Conseil Québécois de la Musique le premier Panorama des pratiques de médiation de la musique au Québec (2019) et a dirigé le numéro de revue scientifique consacré à la médiation de la musique (RMOICRM, 2020). Irina Kirchberg co-organise depuis cinq ans une école d’hiver internationale en médiation de la musique qui rassemble des étudiant-es en musique et musicologie, des chercheur-ses et de professionnel-les de la médiation culturelle venant de Suisse, de France et du Québec. Elle est Co-chercheure au sein de l’Étude Partenariale sur la Médiation de la Musique (EPMM) et de l’Observatoire des Médiations Culturelles (OMEC). Elle a co-fondé l’OBNL Médiatrices et Médiateur-trices de la Musique du Québec (MéMuQ).

Professeur à la Faculté de musique de l’Université de Montréal, et directeur de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), Michel Duchesneau est l’auteur de nombreux travaux sur la musique française de la première moitié du XXe siècle. Il dirige actuellement un programme de recherche sur la presse musicale française. Rédacteur en chef de la revue Circuit, musiques contemporaines de 2000 à 2006, son intérêt pour l’étude des courants musicaux d’avant-garde l’a mené à publier sur la création musicale québécoise et sa réception.  Outre ses activités de musicologue, Michel Duchesneau s’intéresse à la gestion dans le domaine des arts et dirige actuellement un projet de recherche sur le développement de public de la musique. Il a été, entre autres, directeur général de la Société de musique contemporaine du Québec de 1997 à 2002.

Jeudi 11 mars 2021, 13h
« La pleine conscience au service de la performance »
Morgane Bertacco

La pleine conscience peut être un outil de choix pour soutenir le musicien ou la musicienne dans son besoin d’excellence. La capacité d’être pleinement conscient du moment présent, sans pensées anxiogènes ou de rumination, est une compétence qui peut se développer. Une fois cet état maîtrisé, le musicien ou la musicienne est en mesure de vivre son plein potentiel en exprimant ce qu’il souhaite durant l’interprétation. Afin d’approcher cette capacité, nous aborderons durant la présentation une définition de la conscience et de la pleine conscience. Puis nous verrons d’où vient ce concept, ainsi que certaines des méthodes qui permettent d’y parvenir. Nous poursuivrons sur une méthodologie qualitative utilisée en psychologie afin d’aider la retranscription du vécu des pratiquants : la phénoménologie. Nous terminerons avec quelques exercices pratiques. 

Morgane Bertacco, sophrologue caycédienne spécialisée dans l’accompagnement des musicien-nes et chargée du cours de Préparation mentale à la performance musicale (MIN1820) à la faculté de musique de l’Université de Montréal. Son cursus universitaire commence avec une compréhension biologique de l’homme, grâce à l’obtention d’une licence en biologie humaine (équivalent au baccalauréat au Québec). Elle poursuit sa volonté de comprendre et d’accompagner l’humain dans sa globalité par un master professionnel de sophrologie caycédienne (approche basée sur la psychologie humaniste, consistant en l’apprentissage de techniques de pleine conscience). Étant musicienne, elle a su adapter cette approche aux musicien-nes qui composent sa clientèle. En parallèle, elle termine son doctorat en psychologie avec sa thèse portant sur la santé mentale des muscien-nes en temps de pandémie. 

Jeudi 25 mars 2021, 13h
« L’Enseignement de l’interprétation : pourquoi devrait-on s’intéresser à la recherche scientifique? »
Gilles Comeau

Depuis des siècles, l’enseignement de la musique s’appuie avec succès sur la longue tradition des grands maîtres et sur l’expérience des enseignant-es. Dans ce contexte, que peut faire la recherche pour contribuer à une meilleure connaissance de l’enseignement et de l’apprentissage de la pratique musicale? Dans quelle mesure est-ce que les résultats de la recherche peuvent remettre en question nos pratiques éducatives? Je propose un survol de différentes méthodologies de recherche appliquées à l’enseignement de l’interprétation musicale et une présentation de certains travaux de recherche déjà réalisés à mon laboratoire.

Gilles Comeau, membre de la Société royale du Canada et professeur de recherche en pédagogie musicale à l’Université d’Ottawa, est le fondateur et directeur du Laboratoire de recherche en pédagogie du piano, une infrastructure de recherche qui rassemble des chercheurs de nombreuses disciplines pour étudier entre autre la lecture musicale, la motivation, l’anxiété de la performance, les problèmes de santé liés à l’interprétation.

Jeudi 1er avril 2021, 13h
« Mouvement en musique : perception et incarnation par le geste »
Justine Pelletier

Le lien unissant expression en musique et mouvement est l’un des fondements d’une tradition pianistique d’interprétation enseignée à l’Université de Montréal. Selon cette approche, les lignes mélodiques peuvent être décrites et même « ressenties » par l’interprète comme des courbes dont les trajectoires et accélérations imitent le mouvement du corps ou des objets dans l’espace. Le « mouvement » de la musique détermine les inflexions expressives à privilégier, et les gestes techniques utilisés favorisent l’incarnation de cette perception de mouvement tout en facilitant la production des inflexions sonores désirées. La présentation portera sur l’analyse de cette pratique d’interprétation dans le cadre de divers extraits musicaux en se basant sur le paradigme de la cognition musicale incarnée (embodied music cognition) selon lequel les mouvements de l’auditeur et/ou de l’interprète en interaction avec la musique peuvent être appréhendés comme le miroir de leur perception. Grâce à une technologie de capture de mouvement, il est possible d’analyser la perception de mouvement en musique sans avoir recours à des représentations symboliques telles que le langage ou la partition.

Biographie

Les événements marquants du parcours de la pianiste Justine Pelletier incluent des prestations avec l’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Kent Nagano, l’Orchestre de la Francophonie sous la direction de Jean-Philippe Tremblay ainsi qu’avec l’Orchestre de chambre McGill sous la direction de Boris Brott, une tournée de récitals dans les Maritimes organisée par les Jeunesses Musicales du Canada et des collaborations en musique de chambre avec des artistes et ensembles canadiens réputés tels que Pentaèdre et le Cecilia String Quartet. Elle est membre du Trio Grand-Duc composé du violoniste Victor Fournelle-Blain et de la violoncelliste Julia MacLaine. Justine est lauréate de différents prix dont le prix spécial du meilleur pianiste au Récital-concours international de mélodies françaises (2017), prix John-Newmark au concours Prix d’Europe (2012), premier prix aux concours Hélène-Roberge (2011), Fondation des Jeunesse musicales du Canada (2008), National Music Festival (2007) et le deuxième prix du Concours OSM (2006). Elle est diplômée de la Juilliard School de New York et de l’Université de Montréal. Elle a étudié avec Julian Martin, Marc Durand et Jimmy Brière, de même qu’avec Jean Saulnier de l’âge de 15 ans jusqu’à l’obtention de son doctorat en 2016. Elle est depuis chargée de cours en interprétation piano à l’Université de Montréal (2016) et professeur de piano au Cégep régional de Lanaudière à Joliette (2020).

Parallèlement à ses activités d’interprète et d’enseignement, Justine s’implique activement dans différentes activités de recherche. Elle a co-écrit des articles scientifiques sur la biomécanique du pianiste publiés dans différentes revues telles que Frontiers in Psychology et Journal of Electromyography and Kinesiology et a donné des conférences sur l’approche de la technique pianistique enseignée à l’UdeM dans le cadre de journées d’études organisées entre autres par le CIRMMT et le LRGM. Elle est impliquée dans le nouveau projet eMusicorps associant la performance musicale à la création numérique en temps réel.  Intéressée par le lien unissant musique, mouvement et expression, elle poursuit actuellement un stage postdoctoral au Laboratoire Arts vivants et Interdisciplinarité du département de danse de l’UQAM grâce à une bourse postdoctorale en recherche-création du Fonds de recherche du Québec – Société et culture.

Jeudi 8 avril 2021, 13h
« 
L’art de la transcription : un dialogue avec David Walter »
David Walter

Pourquoi est-ce que la transcription est si importante pour les instruments à vent? Comptant plus de 40 ans d’expérience dans le domaine, David Walter a rapidement constaté un grand besoin de renouvellement du répertoire, notamment pour le quintette à vents. Les transcriptions de David Walter permettent au public d’apprécier un nouvel aspect du quintette tout en découvrant les possibilités méconnues des instruments à vents. Ayant à son actif plus de 1000 arrangements, joués régulièrement partout à travers le monde, David Walter a réussi à démontrer l’utilité d’étoffer le répertoire pour vents et la pertinence d’offrir de nouvelles possibilités aux interprètes. Son catalogue est disponible au https://www.davidwalter.fr.

La rencontre avec David Walter se veut avant tout pratique. Elle permettra de réfléchir sur plusieurs questions relatives à la transcription, portant à la fois sur la légitimité, le choix des œuvres à transcrire, la liberté possible par rapport à l’original et, pour ceux qui souhaitent s’initier à cet art, les pièges à éviter.

Biographie

Premier prix de hautbois et de musique de chambre du CNSM de Paris, David Walter a également remporté cinq prix internationaux (Ancona, Prague, Munich, Belgrade et Genève). Il est nommé en 1987 professeur de hautbois et de musique de chambre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, puis professeur à la Guildhall School of Music de Londres (de 1997 et 2009). Appelé sur les cinq continents comme soliste et pédagogue, il dirige aussi Le Mariinsky St Petersburg, le Simon bolivar de Caracas, L’Orchestre National d’Ile de France, l’Opéra de Bordeaux, l’Orchestre de chambre Royal de Wallonie, Orquestra Metropolitana de Lisboa, l’Orchestre de Bretagne et l’Orchestre d’Auvergne. Son importante discographie parcourt l’ensemble de l’histoire de la musique de Couperin à Stockhausen. Il est membre fondateur du Quintette Moragues depuis 1980 et complète une intense activité de « chambriste » avec de nombreux autres partenaires. Ayant transcrit plus de 1000 adaptations, allant de la sonate à l’opéra entier, David Walter a également composé une trentaine d’œuvres. Son opéra-conte, La jeune fille sans mains d’après une adaptation du conte des Frères Grimm en collaboration avec la dramaturge Emmanuelle Cordoliani été créé le 10 février 2015 au Théâtre de Dijon. Il l’a dirigé à la Philharmonie de Paris à la tête de l’Orchestre de l’Ile de France en décembre 2016.

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